Pour le Normand, l’héritage norrois n’est pas seulement le reste d’une époque révolue, c’est aussi le moyen de percer une partie de ses mystères. Outre les quelques découvertes archéologiques en Normandie (sépultures, armes, bijoux, vases...), la descendance scandinave nous a laissé en héritage de nombreuses marques :
Les Traits de Caractère des Normands
Ils sont très caractéristiques des anciens scandinaves dont on parle dans les sagas.
Le relativisme : le normand n’aime pas les excès de langage contrairement à la tendance du méridional, ne prend pas de positions trop carrées, il n’y a pas de paroles en l’air, tout est mûrement réfléchi "Parle à profil ou tais-toi" disait le proverbe islandais.
La réserve des Normands est souvent proche de la froideur, ils ne sont pas très acceuillants de prime abord.
Le Normand a horreur des abstractions et partage avec le personnage des sagas le même sens du concret,du réel.
Le Normand a le sens de l’intérêt matériel : marchandage à n’en plus finir, le paysan aime bien gagner un marché, il n’aime pas perdre la face. Il sait attendre et tirer profit de son attente "il faut prendre la rivière comme elle va" selon le proverbe scandinave. Le Normand est prudent et méfiant de même que l’ancien scandinave. La grande partie d’un poème eddique très ancien (le Havamal) est composée d’une longue leçon morale dite par le dieu Odin, elle concernait la prudence.
Le Normand se veut fidèle à sa parole donnée, s’il conclut une transaction en tapant dans la main de son interlocuteur, c’est une vieille habitude scandinave. Dans les sagas, la transaction se faisait devant témoins et se terminait par une poignée de main qui comportait tout un rituel.
En outre le Normand a gardé des anciens scandinaves l’amour de la procédure, de la chicane. Les paysans normands ont intenté beaucoup de procès pour des histoires de bornage des champs, par exemple et une pièce comme les plaideurs s’est moquée de leur esprit procédurier. Aujourd’hui ils préfèrent un bon accord à un mauvais procès.
S’ils sont assez conservateurs, les Normands n’en ont pas moins le goût du risque et de l’aventure. Ils ne manquent pas de bravoure, mais elle est réfléchie et s’illustre par le geste de Charlotte Corday, un geste prémédité qu’elle n’a pas fait sur un coup de tête : les sagas en témoignent à longueur de pages.
Le Normand aime l’ordre et l’autorité mais pas la tyrannie, comme le scandinave il a un sens de l’indépendance très poussé. Il est individualiste mais ses activités profitent à la communauté, son sens collectif l’amène à la copropriété, aux associations et aux guildes.
Dernier trait de caractère des Normands : leur sarcasme.
L’humour normand est parfois féroce, il n’y a pas de plaisanteries gratuites, l’humour est parfois lucide et froid. Dans les sagas aussi, l’ironie et l’humour sont aigres et grinçants.
La comparaison entre les Normands et les personnages des sagas, dont beaucoup sont au fond proches des vikings qui colonisèrent la Normandie, est fort éloquente. Les Normands ont, d’une certaine manière, conservé le tempérament dont ils ont hérité des vikings : toutefois le tempérament normand n’est plus aussi typé aujourd’hui, dans la plupart des cas, si bien qu’une telle comparaison était sans doute plus vraie au XIXe siècle. Ce à quoi il convient d’ajouter que le caractère franc ou saxon dont germanique n’était probablement pas très éloigné du caractère nordique et qu’il faudrait l’y associer dans le tempérament du normand qui, ne l’oublions pas non plus a subi en outre l’influence romane.
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